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BD, ciné, pour les lycéens du lycée professionnel Notre Dame de la Paix

25 / Avr. 2024

Lycée professionnel

Festival de BD Géopolitique et rencontre avec des auteurs et dessinateurs

Les lycéens de Notre Dame de la Paix ont étudié cette année l’art de la BD géopolitique dans le cadre de leurs cours de Français. Le projet les a beaucoup enthousiasmés et ils se sont investis tout au long de l’année. Au moins de janvier ils ont pu échanger avec un auteur de BD, journaliste engagé Eric Darbré, sur le sort des Ouïghours. Le projet s’est notamment fait en partenariat avec le CDI de Saint-Louis.

2MRC 2 ont aussi participé en février au débat organisé par le Lycée Jean Macé à Lanester en compagnie des lycéens participants du pays de Lorient. Chacun y présentait ses arguments et points de vue sur les 12 BD sélectionnées.

Une rencontre autour des Ouïghours

C’est une belle rencontre qu’ont fait les élèves de 2nde MRC2 et de Terminale Bac pro Optique-Lunetterie lundi 15 janvier dernier. Participant à un concours de douze bandes dessinées géopolitiques organisé par l’association Géopoli’bulles (une première pour notre lycée, mais aussi une chose unique en établissement professionnel), les élèves de Mesdames Faucher et Ibrahim-Ali ont lu Les Ouïghours, un peuple qui refuse de mourir et pu dialoguer avec son auteur, Éric Darbré. Après une rencontre au lycée Saint-Louis, le grand reporter a expliqué aux jeunes de Notre Dame de La Paix la réalité de cette ethnie musulmane et turcophone vivant en Chine. Sous le motif d’endiguer le séparatisme, le terrorisme et l’extrémisme religieux, Pékin mène à leur encontre une politique d’assimilation forcée aussi violente que celle menée à l’égard des Tibétains, mais bien moins médiatisée jusqu’à ces dernières années. Malgré un rapport publié par le Haut Commissariat des Nations unies en 2022, plus d’un million d’hommes, femmes et enfants sont aujourd’hui détenus dans des centres de rééducation politique et travaillent parfois pour des sous-traitants chinois de grandes marques occidentales.
Contestant ce que le pouvoir central nomme des « centres de formation professionnelle », Éric Darbré montre ses photos de la réalité observée. Il témoigne aussi de la volonté du pouvoir chinois de réinventer au Xinjiang un passé aux Ouïghours plus conforme à leur volonté d’assimilation : des ruines sont créées de toutes pièces par le pouvoir central en lieu et place de leur ancien cadre de vie. Puis il répond sans tabou aux questions des adolescents, même quand il s’agit de savoir ses revenus : le montant de la vente d’un documentaire vu sur LCP ou une autre chaîne de télévision. Ainsi, il finit par aborder la question de la gratuité de l’information. Même si elle émane parfois d’un journal ou d’un site Internet qui ne demande aucune somme d’argent au lecteur, l’accès à l’actualité a un coût : encre, papier, maintenance du site Internet, rétribution de l’auteur. Le journaliste termine son intervention sur ce point essentiel : qui paie l’information et à quelle fin ? Aux citoyens-lecteurs de répondre à cette question.

Catherine FAUCHER, Solenn IBRAHIM-ALI et Christophe GASTARD

Suite à cette rencontre avec Eric Darbré, les élèves et leur professeure de français se sont rendus à Brest le vendredi 5 avril pour assister au Festival de la BD Géopolitique organisé par Géopoli’bulles. Les 14 lycéens de Notre Dame de la Paix ont été reçus à la faculté des Lettres et Sciences Humaines Victor Segalen, où dans l’amphithéâtre ils ont pu participer avec de nombreux autres lycéens de la région à des conférences et tables rondes sur le thème des peuples sans patrie.
Jean-Charles Larsenneur, député de la 2ème circonscription du Finistère a débuté la journée par un discours inspirant sur l’importance de soutenir les valeurs européennes, la démocratie, les droits de l’homme et en quoi l’art de la BD géopolitique permet de transmettre ce message de paix. Les auteurs et illustrateurs de BD justement, étaient présents et ont pu interagir avec les élèves tout au long de la journée. Les lycéens se sont montrés intéressés, concentrés. Un déplacement finistérien placé sous le signe de la culture et du partage. Les jeunes souhaitent réitérer l’expérience l’an prochain.

Du ciné au lycée professionnel

Dans le cadre du dispositif Lycéens et Apprentis au Cinéma en Bretagne, les élèves vont une fois par trimestre au cinéma. L’un des volets du projet pédagogique de l’établissement concerne justement l’ouverture à la culture pour les lycéens de la voie professionnelle.
Cette fois-ci, les deux classes de Seconde MRC et de Première Optique ainsi que les élèves de première année de CAP et de 2nde GATL sont allés avec leurs enseignants de Français au Cinéville voir « Sans toit ni loi » d’Agnès Varda.

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